jeudi 22 septembre 2011

Les approches fonctionnalistes et les approches systémistes

Lectures : Mariet François ; Wurtzel, A et Turner ; Habermas Jurgen ; -Luhmann N.
1- Rappel :
Rappelons que l’approche systémiste (d’origine biologique) considère que les phénomènes ne peuvent exister en dehors d’un système de relations entretenues avec d’autres phénomènes de même nature. Par exemple, un chien est un animal, mais il est un chien, parce qu’il se différencie des autres animaux.  Comme quoi un chien est une chien parce qu’il existe des chats. En opposition, l’approche fonctionnaliste considère la société comme étant plus que la somme des parties qui la composent.  
2- De la théorie de la communication de Shannon et Weaver au modèle systémique : Le systémisme  de la première génération :
Revenons sur le modèle télégraphique de Shannon et Weaver ; celui-ci réduit la communication à une action linéaire. Étant des ingénieurs, leurs seuls angoisses étaient de s’assurer qu’il y ait une préservation de la quantité d’un message  émis par un émetteur vers un récepteurs, et ce,  via un outil technique et  garantissant les moindre coûts. Il leur fallait éviter le plus grand nombre de bruit (s’attaquant au canal) afin de rendre favorable la communication. On peut ainsi prédire la probabilité d’un message. Le modèle de Shannon et Weaver se veut donc d’être une approche rassurante constituant un pattern fixe. Un schéma mathématique qui peut mesurer et assurer la réception d’un message. Ici peut se faire une critique, Dacheux soutiendra qu'on ne peut exclure le sens dans une interaction de communication. À cette donne on peut ajouter l’idée de Mackay selon laquelle  il y a quelque chose d’autre qui joue dans la réception d’un  message. C’est  la perspective mentale du récepteur et de l’émetteur. Ajout pertinent mais malheureusement non concevable ; les états mentaux ne sont pas quantifiables et en mesure d’être mesurés.
3- Hayles et le message matérialisé :
Un message comporte une information. Cette information prend forme de signes (réelles ou non par exemple un alphabet commun ou des dessins) afin que l’émetteur et le récepteur est un cadre de référence commun (ces signes communs et compris par l’un et par l’autre).  Suivant le schéma de Shannon et Weaver, le message est encodé à travers un médium, qui rend alors le message matériel.  Même s’ils ne prenaient pas en considération le sens du message, l’information, diffusée d’un émetteur à un récepteur, ne peut être comprise que s’il y a un sens plus ou moins commun qui se construit.  Un message écrit à l’encre une fois imprimé prend une forme matérielle.  Ce message peut être assuré d’être transmis (selon le modèle de Shannon et Weaver) mais rien ne garantit sa compréhension.  Voila ce qui dément l’aspect relationnel de sens ( la sémantique) dans ce schéma.  
Reprenons l’exemple du film Signs, vu en cours sur Youtube. Deux personnes séparées géographiquement,  décident de tout de même  communiquer par une communication médiatisée par l’écrit.  L’un, après l’autre, va inscrire à l’encre un message sur du papier. Ce qui indique que l’information transmise encode la distinction entre matérialisme et information. Pour ce comprendre, il y a une nécessité d’un contexte sémantique commun dans leur transmission de messages.  Rappelons nous lorsque la femme écrit à l’homme pour lui dire de prendre une photo d’elle, l’homme ne comprend pas tout de suitele sens de la blague. Ainsi la femme a du faire de la méta-communication et réajuster le contexte sémantique en lui écrivant que c’était une blague pour assurer la communication.
4- Le texte de François Mariet, Le marché télévisuel et la démocratie de l’audience,  étudie la gestion de la télévision par l’audimétrie.
Le système de l’audimétrie permet aux analystes de voir quelles émissions les consommateurs privilégient.  Selon Mariet, les téléspecteurs  cherchent leurs satisfactions ; ils choisissent selon leurs intérêts. Ici, on peut traduire le fonctionnalisme de Mariet ; les gens utilisent les médias pour satisfaire leurs besoins  ainsi ils  donnent  des fonctions à ses médias.
http://www.aber.ac.uk/media/Documents/short/usegrat.html  (le 22 septembre)
Nous pouvons voir parallèlement que cet article, définissant la théorie Use and Gratifications  issue du paradigme fonctionnaliste, démonte que l’audimétrie non seulement  traduit ce que les gens veulent écouter, mais nous permet aussi de donner un sens à ces besoins. En effet, si les gens regardent des soaps (telenovela par exemple) cela démontre plus profondément quelles sont leurs besoins personnels. (S’évader du quotidien par exemple.)
5-Lunhman,  dans Communication et action,  soutient que les systèmes sociaux sont faits de communication et de leur appréhension comme action.  Contrairement à la définition linéaire de la communication  qu’entraîne le schéma de Shannon et Weaver, Lunhman la conçoit uniquement s’il y a une représentation, c'est-à-dire une sélection d’information voulant être diffusée, s’il y a une expression, c'est-à-dire une sélection de communication, et enfin un appel, c'est-à-dire l’attente d’une réussite donc une compréhension du récepteur à savoir s’il refuse ou accepte la communication.  C’est à ce stade que l’on découvre la grande différence entre Shannon et Weaver et Lunhman. Lunhman  prend en compte les sujets, la compréhension du message grâce à l’autoréférence qui permet un enchaînement de communication.
6-Aronson cité par Wurtzel dans fonctions latentes du téléphone : ce qui manque lorsque la ligne est coupée,  suit l’approche fonctionnaliste lorsqu’il  soutient que le téléphone a une fonction psychologique.  Le téléphone réduit l’inquiétude, la solitude et accroît le sentiment de sécurité  et de contrôle. Triste, mais vrai… mon téléphone cellulaire me donne le sentiment d’être proche, même si géographiquement loin, de mes proches.  En utilisant mon téléphone je remplie certains de mes besoins communicationnels et  sociaux.  Reprenons l’exemple utilisé lors de ma première entrée de blog. Tous les matins, j’écris, via mon téléphone cellulaire, à ma sœur. Le téléphone permet ainsi l’accomplissement d’un besoin naturel, celui de se rapprocher- être en contact avec mes proches.

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